Petit bilan 2024 -04 Janvier 2025

 

Il est parfois bon de faire un bilan de l'année écoulée, même si j'ai une sainte horreur des bonnes résolutions des début d'années. De façon identique, les traditionnelles "Bonne année" sont, pour ma part, identiques au "ça va ?" des collègues de bureau du matin. Comme si nous allions poursuivre sur un "bah tu sais, cette nuit, j'ai fait un drôle de rêve et …" ou "non, ça va pas, j'ai vraiment pas envie de vous voir ce matin, mais je vais me forcer comme d'hab !".

Sincèrement, est-ce que le fait de souhaiter une bonne année et une bonne santé va changer quoi que ce soit à la personne ? Des banalités répétées années après années, qui n'ont aucun sens pour moi. Ce sont des obligations redites sans honnêteté ni sincérité, juste des banalités qui ont perdu leurs sens, si tant est qu'ils en eurent un un jour.

Mais revenons à nos moutons, je m'égare dans mes pensées. J'étais donc partie sur mon bilan d'une année difficile comme la précédente d'ailleurs.

Lorsqu'on a été marqué au fer rouge, il est impossible d'en effacer la trace, on apprend à vivre avec, et encore, bien souvent on fait semblant. Comme la dépression que j'ai subi durant plus de 20 ans, on fait toujours mine d'être en forme, on est capable de discuter, de rire et même de s'amuser, mais tout cela n'est que simulacre. L'atroce réalité reprend forme dès qu'on se retrouve seule.

Cette année aura marqué la fin de mes relations avec ma mère. Ce n'est pas rien, loin de là. C'est une profonde déchirure qui ronge de l'intérieur, bien que la décision vienne de moi et cela afin de me protéger et tout en sachant pertinemment qu'elle était la plus sage des décisions. Il existe le pire et le moins pire dans ce type de situation. Aucun des choix pris n'apportera l'apaisement tant espéré, juste un peu plus de calme dans les blessures, un peu plus de douceur dans la peur, un peu de répit dans la colère. Mais pas davantage. 

La protection par l'éloignement est une question de survie, mais elle n'apporte pas la vie, la vraie, celle qu'on devrait savourer chaque jour, comme un présent. Il subsistera toujours ce tourment, celui de l'incompréhension de ne pas être aimée à sa juste valeur, sans conditions, comme devrait le faire chaque mère. Il résistera toujours ce désespoir de constater que, cette maman, ne remettra jamais en question son égo au profit de l'amour de sa fille. Rien n'aura jamais plus d'importance qu'elle même.

Je me suis épuisée à tenter de lui plaire, d'être présente à chacun de ses chagrins pour l'accompagner, l'aider, la porter; de faire mon maximum pour la supporter malgré ses rires et ses mimiques pour attirer la lumière sur elle, qui m'exaspéraient; malgré toutes les vacheries qu'elle avait pu me faire et sur lesquelles j'avais mis un couvercle en me disant que c'était ma mère et qu'il fallait que je fasse tout pour elle…. Mais jusqu'ou ? Jusqu'ou pouvons-nous aller pour accepter ce qui ne nous est plus soutenable ? Doit-on se sacrifier par devoir envers sa mère sous prétexte qu'elle nous a enfanté ? Même si ses mots, ses sous-entendus, ses réflexions, ses préférences, ses mensonges, ses manipulations sont continuels ? Cette année 2024, à 58 ans, j'ai décidé que non, que tout ça c'était terminé, parce que tout cela me bouffait trop, et il y a eu la fois de trop, la goutte de colère qui a fait éclater mes chaines.

J'ai répondu à une de ses lettres, incompréhensible et n'ayant aucun sens pour pouvoir dévier sur un autre sujet comme elle sait si bien le faire. J'ai écrit 4 pages, qui reprenaient exactement tout ce qu'elle a pu me reprocher durant ses deux dernières années. Juste deux ans = 4 pages. J'ai affirmé mes limites : plus jamais ça. Et si elle était capable de tenir ce que je lui demandais, ma porte resterai ouverte. Pas de réponse, aucune, elle n'est ni capable d'entendre la vérité, ni de se remettre en question, ni de tenir l'engagement de ne plus jamais recommencer, elle préfère en perdre sa fille plutôt que de se regarder en face. L'injustice est énorme, l'incompréhension tout autant. Mais j'ai tenu bon et je continuerai à ne rien lâcher, je veux me respecter, ne plus souffrir, ne plus pleurer ni hurler, ne plus douter de moi, ne plus culpabiliser malgré ses jérémiades et ses plaintes auprès des personnes de ma famille, malgré sa position de victime qu'elle a toujours adopté dès qu'elle n'avait pas ce qu'elle souhaitait, malgré l'incompréhension du reste de la famille : la vitrine était si jolie.

Et vous ? Avez-vous vécu une expérience similaire ? On en parle ?